Face à une actualité dominée par autant de sujets préoccupants (invasion de l’Ukraine par la Russie, inflation galopante, montée des taux d’intérêt), il est facile de perdre de vue les considérations d’investissement à plus long terme. Il n’est pas surprenant de ce fait que les investisseurs reconsidèrent où, quand et comment ils placent leur capital.
Même s’il faut évidemment faire face à la volatilité des marchés à court terme, il serait sage, à notre sens, de ne pas perdre de vue le changement climatique et ses effets possibles sur vos portefeuilles à plus long terme et commencer à s’y préparer dès aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que nous sommes déjà entrés dans une « nouvelle normalité » où les émissions de carbone entraîneront des sanctions financières plus lourdes que jamais. Les décideurs politiques instaurent des initiatives visant à pénaliser financièrement les entreprises qui émettent des gaz à effet de serre et favoriser celles qui, à l'inverse, réduisent leurs émissions. Et il n'y a pas de retour en arrière possible.
Les indices PAB sont conçus dans une optique de long terme pour apporter une solution durable à l'augmentation des coûts des émissions de carbone et à ses répercussions sur la rentabilité et les cours de diverses entreprises.
Une menace sérieuse pour les portefeuilles des investisseurs 23% des émissions mondiales de carbone sont actuellement visées par de telles initiatives1. Ce chiffre a plus que triplé au cours de la dernière décennie et, selon toute vraisemblance, il augmentera encore à l'avenir1. Les taxes payées par les entreprises émettrices de carbone vont elles aussi s'alourdir. À l’heure actuelle, elles doivent payer 20 dollars par tonne de dioxyde de carbone émise1. Ce montant pourrait atteindre 120 dollars dès 20301, une augmentation massive susceptible d'avoir un impact considérable sur leurs bénéfices futurs et sur le cours de leurs actions. À titre d'exemple, les bénéfices de nombreuses sociétés figurant dans le célèbre indice MSCI World, qui reflète la performance d'environ 1600 moyennes et grandes entreprises réparties dans 23 marchés développés, sont menacés. Les entreprises opérant dans les secteurs de l'énergie, des matériaux et des services aux collectivités devraient être parmi les plus affectées. L'augmentation projetée du coût des émissions de carbone pourrait amputer les bénéfices du secteur des services aux collectivités de 50% d'ici 20402. Leurs performances boursières s'en ressentiront probablement bien plus tôt car, c'est bien connu, les investisseurs se projettent dans le futur et n'accordent qu'une importance relative aux bénéfices récents réalisés à l'échelle des entreprises et des secteurs. Les valorisations des actions seront frappées de plein fouet si les investisseurs se mettent à douter des bénéfices futurs. Par conséquent, si vous ne tenez pas compte d'une hausse prospective - et peut-être prohibitive - du coût des émissions de carbone sur le long terme, la performance de votre portefeuille risque de se détériorer bien plus que vous ne l’auriez imaginé.
Éviter les actions des gros émetteurs de carbone Pour faire face à cette menace, vous pourriez considérer des ETF (fonds indiciels) dont l’objectif consiste à répliquer un indice de référence composé d'entreprises émettant moins de carbone. De tels indices pourraient être moins pénalisés par les augmentations futures du coût des émissions de carbone dans la mesure où ils excluent les entreprises les plus polluantes, ou que celles-ci y sont sensiblement moins représentées qu'au sein de l'indice parent dont ils s'inspirent. Mais il ne s'agit pas seulement de préserver votre propre portefeuille. Décider d'investir dans des indices respectueux du climat pourrait avoir des répercussions plus larges sur le monde qui nous entoure. Plus ils auront du succès auprès des investisseurs, plus les entreprises sous-pondérées ou exclues par ces indices seront incitées à changer si elles veulent continuer d'attirer les mêmes investisseurs et les mêmes capitaux qu'auparavant. Imaginez ce qui pourrait se passer si nous adoptions tous ce changement d'attitude. Les indices de référence alignés sur l’Accord de Paris* ont été spécifiquement conçus pour respecter les objectifs climatiques de l'Accord de Paris de 2015, à savoir limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C maximum par rapport aux niveaux préindustriels. Ils visent à réduire les émissions de carbone d'un indice donné - comme, par exemple, le MSCI World ou le S&P 500 - d'un maximum de 50% de manière immédiate, en excluant toute une série d'entreprises opérant dans les secteurs où les émissions sont les plus importantes. Sont ainsi exclues les entreprises tirant plus de 1% de leur chiffre d'affaires d'activités d'exploration ou de transformation du charbon, de même que les entreprises générant plus de 10% de leur chiffre d'affaires à partir d'activités d'exploration ou de transformation du pétrole. De nombreuses entreprises bien connues du grand public ne sont donc pas représentées dans les indices alignés sur l’Accord de Paris. Par exemple, les grands groupes pétroliers et gaziers Shell, BP et TotalEnergies sont exclus en dépit de leurs récents investissements considérables dans les énergies renouvelables, car ils continuent de tirer une grande partie de leurs revenus des combustibles fossiles. De même, les sociétés minières telles que Glencore et Anglo American, ainsi que l'entreprise britannique de services aux collectivités National Grid, n'y figurent pas non plus, dès lors qu'elles dépendent d'activités fortement polluantes pour générer leur chiffre d'affaires. Une pondération plus importante pour les entreprises vertes Outre cette réduction immédiate de 50%, les indices de référence alignés sur l’Accord de Paris visent également à réduire leurs émissions de carbone de 7% par an, conformément là aussi à l'Accord de Paris, qui ciblait une réduction annuelle de 7% des émissions brutes de carbone en vue d’atteindre l’objectif de neutralité cabone (Net Zero) d'ici 2050. Pour atteindre cet objectif de 7%, les indices de référence alignés sur l’Accord de Paris privilégient certaines entreprises au sein de leur secteur en fonction de leurs caractéristiques environnementales. Certaines entreprises seront donc davantage représentées au sein d'un indice aligné sur l’Accord de Paris que dans l'indice parent puisqu'elles émettent moins de carbone que leurs rivales - et leur impact sur la performance future de l’indice en sera renforcé. À l'inverse, les entreprises émettant plus de carbone que leurs concurrentes verront leur pondération réduite, et auront une incidence moindre sur la performance de l’indice aligné. Par exemple, le groupe technologique Apple présente une pondération plus faible dans le S&P 500 aligné sur l’Accord de Paris que dans l'indice parent, en raison de ses caractéristiques environnementales comparées à celle d’autres valeurs du secteur3. En revanche, un autre acteur technologique historique, Microsoft, bénéficie d'une pondération plus importante car il se distingue de ses rivaux en matière de développement durable3. Amazon et Visa sont d'autres exemples de sociétés bien connues dont la pondération dans l'indice S&P 500 aligné sur l’Accord de Paris est plus élevée qu'au sein de l'indice parent3. Netflix et Home Depot, en revanche, sont sous-pondérées en raison de performances environnementales moindres que celles de leurs concurrents3. Bien entendu, rien n'est gravé dans le marbre et les pondérations des entreprises dans les indices alignés sur l’Accord de Paris évolueront au gré de leur impact environnemental.
Les indices de référence alignés sur l’Accord de Paris* ont été spécifiquement conçus pour respecter les objectifs climatiques de l'Accord de Paris de 2015.
Une solution d’investissement à long terme Étant donné que les émissions de carbone des indices alignés sur l’Accord de Paris sont inférieures de 50% à celles de leurs indices parents et qu'elles diminueront de 7% par an, le risque que représente la hausse des coûts des émissions de carbone pour leur rentabilité à long terme est atténué. Cela pourrait avoir un impact positif sur leur performance boursière au cours des prochaines années. N'en déduisez toutefois pas qu'ils surperformeront systématiquement l'indice parent sur toutes les périodes. Les indices alignés ont par exemple globalement sous-performé leurs indices parents au cours du premier semestre 20223. Cela s'explique par la hausse des prix des matières premières, qui a permis à la plupart des entreprises du secteur de l'énergie et des autres producteurs primaires - lesquels sont exclus des indices alignés sur l’Accord de Paris - de réaliser d’excellentes performances. Mais les indices alignés sur l’Accord de Paris n'ont pas été conçus dans une optique de court terme. Au contraire, ils sont là pour apporter une solution durable à l'augmentation des coûts des émissions de carbone et à ses répercussions négatives probables sur la rentabilité et les cours de diverses entreprises bien connues et appréciées des investisseurs. En conséquence, ils pourraient offrir un profil risque/rendement plus intéressant à long terme que leurs indices parents. Amundi propose divers ETF alignés sur l’Accord de Paris conçus pour vous aider à faire face à la menace que fait peser le changement climatique sur vos investissements. Ils permettent de s'exposer à diverses régions géographiques et pourraient constituer un moyen peu coûteux de contourner les lourdes pénalités financières appelées à grever la rentabilité de nombreuses entreprises et industries.
Les défis économiques et politiques tels que ceux qui dominent l’actualité en ce moment peuvent parfois empêcher les investisseurs de se projeter dans l’avenir. Or, une approche de long terme reste pour nous la plus avisée en matière d'investissement.
VEUILLEZ NOTER QUE VOUS VOUS EXPOSEZ À UN RISQUE DE PERTE EN CAPITAL. VOTRE CAPITAL EST ENTIÈREMENT À RISQUE ET IL SE PEUT QUE VOUS NE RÉCUPÉRIEZ PAS LE MONTANT INITIALEMENT INVESTI.
*L’Accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques. Il a été adopté par 196 Parties lors de la COP 21 à Paris, le 12 décembre 2015 et est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Son objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel (Source : United Nations Climate Change).
1 Source : S&P Global. 2 Source : Amundi. 3 Source : Amundi Asset Management. Au 30/06/2022.